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lundi 31 octobre 2016

Désert Iranien - Route de Miyaneh Hastrood

Parfois, marcher à pied est plus rapide que d'autres transports : la route qui joint Hastrood à Miyaneh remonte loin vers le nord pour contourner une petite montagne qui s'étend sur toute la distance, alors que la grande ville de Miyaneh est juste derrière. 
Je décide de couper à pied et je m'aventure (avec des réserves) sur la colline dépeuplée de toute vie humaine. Le roc et le sable font place rarement à de petits buissons et des petits arbres, et le silence d'un monde primitif tombe sur vous. Me voilà loin de Paris...
Au milieu de nulle part, je découvre une étrange formation rocheuse : deux pics naturels entre lesquels le soleil se lèvre, majestueux.
The beautiful walk : 4 816,96 km




Je suis l'ombre des pics en pensant que peut être les antiques perses avaient utilisé ce point de repère comme une indication. Je crois voir au loin un temple et je presse le pas, mais c'est une déception : juste une formation rocheuse étrange. Ce détour imprévu me fait perdre ma route et je dois faire de nombreux points pour retrouver enfin mon chemin.

dimanche 30 octobre 2016

Hashtrood

La grande ville d'Hastrood prend du terrain sur les champs, la montagne et fait disparaître par son activité le froid et la neige. Je croise des centaines de minuscules entreprises dédiées au tissage. Une fois de plus, tout paraît ancien ici. Je déjeune d'un petit kebab en assiette, et lis dans un magazine en anglais les différentes options pour faire du tourisme
The beautiful walk : 4 769,19 km




Je visite le Chateau Zahhak, cet immense édifice de grosses pierres était déjà debout il y a 4000 ans ! Les reliefs ouvragés sont précis et fins, et cette visite m'enchante.

mercredi 26 octobre 2016

Agehjeh Kohol

Les alentours sont des terrains plats (des champs) piquetés d'arbres mais le tout recouvert de neige. Le village d'Agehjeh Kohol est minuscule, trois maisons abandonnées et livrées aux vents glaciaux.
J'ai plus l'impression d'être dans l'Himalaya qu'en Asie Mineure...l'une des maisons, est, les Dieux antiques perses soient loués, illuminée. J'y pénètre pour voir trois hommes se réchauffant autour d'un feu au milieu d'une pièce vide de meubles. Sur le coté d'un mur, trois kalachnikov sont posées. Ils semblent inquiets de mon arrivée.
The beautiful walk : 4 748,18 km



Je me présente comme un ami, je lève les mains en signe de paix, mais je ne suis pas bien rassuré quand ils prennent leurs armes et m'interrogent en Kurde. Puis ils semblent se calmer d'eux mêmes quand ils voient que je suis surtout intéressé par le feu. Finalement ils m'invitent à en profiter et m'échange quelques mots d'anglais. Sans surprise, j'apprends qu'ils sont des guerriers Kudes séparatistes recherchés par les autorités. Ils me demande de passer le message de leur lutte lorsque je rentrerez dans le monde occidentale... J'opine, même si je sais que ce sera dans très longtemps.

dimanche 23 octobre 2016

Bostan Abad

J'avance sur une cote qui monte, entre deux montagnes élevées où souffle une bise polaire. Il fait froid...en fait...le soleil se couche et il fait déjà -20. Je tremble totalement sur place mais je vois, dans le loin, les lumières de Bostan Abad, encerclée de montagnes, l'une des villes les plus froides du monde. 
Un abri bus est non loin également.
The beautiful walk : 4 709,76 km




Je me réfugie dans l'abri de bus et je fais brûler l'Huile d'Esentepe pour me réchauffer. Elle se consume tout doucement et me permet de tenir alors que le froid tombe avec la nuit, à -30, -40 degrés, c'est de la folie. Je pensais que l'Iran était une terre de déserts ! Je sais que sans cette huile, je serais mort et je goûte la joie d'être en vie. Vient enfin un bus balayant la neige qui m'emporte vers Bostonabad. Le conducteur m'avoue qu'il était impressionné de me voir vivant. 

samedi 22 octobre 2016

Quri gol

En début d'après midi, j'assiste impuissant à la destruction de Quri Gol. Quri Gol c'est un minuscule hameau de trois familles éloigné des sentiers battus. 
Un incendie s'est déclaré et hélas les trois maisons sont en cendres. Les troupeaux ici se sont éparpillés dans la nuit et peut-être ne seront jamais retrouvés. Seule une brebis erre encore dans la rue vide.
The beautiful walk : 4 689,26 km




Je tente de récupérer des choses dans les débris. Je m'agenouille pour isoler quelques objets (vaisselle, outils...) que je rassemble dans un coin. La famille est touchée par l'aide d'un anonyme, d'un étranger, et me remercie simplement. Je regrette de ne pas pouvoir faire plus.

jeudi 20 octobre 2016

Basmenj

Une grande route descend de Tabriz à Basmenj, et des voitures...plutôt de luxe passent lentement à mes cotés. Je comprends mieux quand j'arrive à la ville : ancienne, elle est maintenant flanquée et piquée de villas nouvelles qui viennent abriter les riches habitants de Tabriz le week end ou les vacances. Cette cité est donc plutôt adaptée à un tourisme "interne" et je me perds un peu.
The beautiful walk : 4 669,49 km




Je visite un mystérieux terrain accidenté. On dirait des tranchées... Je comprends que des guerres ont eu lieu ici, et pas qu'une. Un panneau en plusieurs langues m'informe que Basmenj a été la ligne de front de l'Iran dans bien des guerres et qu'elle a toujours tenu bon. La dernière en date étant contre la Russie, qui a occupé partiellement l'endroit. Et bien, c'est impressionnant.

mardi 18 octobre 2016

Tabriz

La ville de Tabriz apparaît enfin, immense. Ancien capitale d'Iran, ville plus ancienne que le plus ancien des pays que j'ai jamais traversé depuis le début de ma route, elle s'épanouit en temples, mosquées, vieilles pierres, sculptures et jardins luxuriants. Les iraniens souriants semblent forts de ce passé de six mille ans qui fait leur quotidien.
Je pourrais rester ici mille ans, mais la route doit reprendre, alors avant de repartir,
The beautiful walk : 4 641,32 km




Je vais dans une boutique d'Astrolabes. C'est une vieille boutique perdue dans une impasse minuscule, spécialisée dans le Ghalamzani, une forme de sculpture sur bronze. Le marchand écoute ma demande et me propose, pour un prix d'ami,un très vieil astrolabe aux pouvoir puissant, gravés des Annunakis de légende.

dimanche 16 octobre 2016

Soufian

Sur mon itinéaire, je pensais que Soufian ne serait qu'une petite banlieue de l'immense Tabriz où je pourrais loger dans un hotel d'une zone industrielle.
La ville est ancienne. Mais plus que cela : elle est spirituelle. Je passe les tombeaux d'explorateurs français et italiens du moyen âge venus terminer à Soufian. Car Soufian est en fait soufyan, c'est à dire le coeur du Soufisme. Curieux, je m'approche d'un Soufi qui discute avec un disciple devant une statue d'oiseau.
Il se tourne vers moi et me dit : "Noble voyageur, qu'est le Soufi selon vous avant toute chose ?"
The beautiful walk : 4 608,78 km





Je réponds que c'est un sage. Le soufi esquisse un sourire et déclare : "C'est presque exact, ce qui est une façon de dire que c'est faux. Que ton voyage t'apporte l'illumination."

jeudi 13 octobre 2016

Marand

Marand est une ville ancienne, grande et peuplée, aux toits bas et dont la lumière scintille dans la nuit. Il fait frais et les hivers sont rudes, mais la douceur des lampes filtrant à travers les maisons est rassurante. Même dans la nuit, la ville vit encore.
The beautiful walk : 4 574,87 km




Je vais à la grande auberge de Marand. Il n'y a pas grand monde mais l'on me sert la spécialité, un KHORESHT-É-GHEIMEH c'est à dire un plat à base de veau émincé, de pois cassés et de tranches de citrons. C'est très très bon !  Et cela me redonne une bonne énergie pour avancer

samedi 8 octobre 2016

Evogli

La ville d'Evogli, petite, est mystérieuse et très ancienne. Bordée de vignes, les bâtiments semblent endormis et la vie coupée de la civilisation moderne qui passe sur la très grande route au loin.
Je mange un petit peu à la terrasse d'un café, et, en début d'après midi, sous un soleil écrasant, je décide de la route à suivre.
The beautiful walk : 4 508,18 km




Je vais voir les vignnobles, je m'approche d'un lieu de production du vin, ma nature de Français intrigue les Iraniens, et ils pensent que je suis un gros acheteur. La méprise dure longtemps (mais je goûte un peu de vin) et donc se termine sur une note amère quand je reparts sans acheter. Il faut vraiment que je travaille mon Persan !!

vendredi 7 octobre 2016

Marakan Protected Area

Je choisis le chemin le plus court, qui est un sentier qui se perd dans un parc national d'Iran, le parc Marakan, le plus ancien (datant de 1965). Si l'Iran ne m'avait pas étouffé par sa population et son trafic routier, j'ai maintenant l'impression de m'isoler de toute vie humaine et de pénétrer un lieu inexploré. Le sentier disparaît mais je sais qu'il faut aller tout droit. 
Un panneau usé indique trois routes, une avec un label vert, l'autre avec un label jaune, et un dernier avec un panneau d'avertissement et la photo d'un léopard.
Où aller ?
The beautiful walk : 4 497,92 km




Je prends le premier chemin qui passe à travers des étendues plates, puis montent un peu. Ma route croise un petit troupeau de très rares moutons arméniens qui peuplent le parc. Ils fuient à mon approche, craintifs, mais je suis content d'avait fait cette rencontre rapidement, car mon chemin est direct, et je vois au loin la lumière d'une ville.

mercredi 5 octobre 2016

Qarah Zia od Din

La ville de قره‌ضیاءالدین se dresse non loin d'une forêt de chênes. Le soleil se lève alors que je franchis la limite de cette grande ville dont les sons me semblent étrangement familiers...en fait, c'est une colonie turque : ici, tout le monde parle turc. Un semblant de tourisme interne s'y est développé, et un panneau me propose de visiter les endroits suivants :
  • La Mosquée Rouge 
  • Le Pont des deux Kasians 
  • Le château Avrartvyy
The beautiful walk : 4 480,99 km




Je visite la mosquée; elle est de taille moyenne et de couleur qui rappelle le rouge. Elle vaut surtout pour son symbole : quand l'économie de la ville, il y a longtemps, a décollé, cette mosquée fut construite. De mon point de vue d'étranger, j'ai du mal à en comprendre la portée

dimanche 2 octobre 2016

Marganlar

Je ne verrais jamais le village de Marganlar. La nuit tombe sur ma route au cœur du désert iranien et je m'aperçois qu'il n'y a aucune lumière. Des nuages, de plus, masquent les étoiles. J'avance dans l'obscurité complète et je devine sous mes pas que je ne suis plus depuis longtemps sur la route. 
Enfin au loin je vois une petite luminescence : les braises d'un feu mal éteint. Ceux qui ont allumé ce feu ne sont plus là depuis longtemps.
Mais un autre visiteur est venu près du feu : un serpent, et pas n'importe lequel, un Naja Oxiana, l'un des plus venimeux d'Iran. Il m'observe. Je n'ose bouger.
The beautiful walk : 4 441,65 km





Je recule doucement en murmurant une litanie. Le naja un peu hypnotisé ne bouge pas, dodeline un peu de la tête. Quand je suis suffisamment loin, je coure à perdre haleine le plus loin possible, jusqu'à ce que je tombe de fatigue. Quelle frayeur !!