Pas de ville ici...voilà des dizaines de kilomètres que je longe une route fréquentée régulièrement par des poids lourds. La route de la soie qui se modernise...Je quitte les hauts plateaux accidentés d'Anatolie pour une sorte d'espace plat en altitude avec, au loin, très loin, des montagnes blanches. Quelques poids lourds s'arrêtent même pour me proposer de m'emmener, mais, fidèle à mon projet de faire le tour du monde à pied, je refuse.
La nuit tombe. Aucun abri, juste la route. Et, plus embêtant, je n'ai plus d'eau. Je ne pensais pas marcher sur plus de 60 km entre deux habitations !
Il fait froid. Ou la la...ça s'annonce difficile...
Je m'éloigne perpendiculairement de la route dans l'espoir de trouver une habitation. En fait, je ne rencontre que la plaine rase de l'endroit, et le froid. Je tombe de fatigue à un moment et je me réveille déshydraté, à bout de forces. Je m'évanouie au bord de la route et quelqu'un vient enfin m'apporter de quoi boire. C'était une dure épreuve, et je comprends qu'il faudra me préparer pour les déserts de chaud et de froid à venir